Symbolique du vin: Chrétienté

L’usage symbolique que le judaïsme faisait de la vigne se prolongera dans le christianisme, et la religion chrétienne fera du vin le symbole de son Eucharistie:

 

Le Christ, « dans la Cène, impose l’usage rituel du vin dans la communion et en fixe la valeur symbolique. Dans les transsubstantions, associé au pain, corps de Jésus, le vin consacré devient le sang de Jésus. Il accorde alors la grâce du créateur et lui ouvre la porte du royaume des cieux » (Garrier, 1998 :50).

 


 

Il faudra désormais que l’Église s’assure de toujours avoir du vin afin d’accomplir sa pratique rituelle quotidienne.


 

L’usage exclusif du vin réservé au seul célébrant de la communion date du XIIe siècle.

  • Certains y ont vu des raisons économiques,
  • D’autres ont suggéré des explications médicales par la peur de la contagion en période de grandes épidémies.
  • Enfin, réserver le calice de la communion aux ecclésiastiques est une façon d’affirmer la supériorité hiérarchique des prêtres sur les fidèles.


Ainsi, l’Église a besoin de vin, même si elle en condamne rigoureusement l’ivresse.


Pour ces raisons, l'Église jouera un rôle primordial dans l’acclimatation de la vigne et la diffusion de la viticulture dans les régions septentrionales de l’Europe. 

Au delà de la symbolique religieuse, la viticulture conserve pour les hommes du Moyen-Âge le prestige dont elle jouissait dans la société antique.

Elle demeure, « l’ornement  nécessaire à toute existence de haut rang et par là même l’une des expressions sensibles de toute dignité sociale » (Dion : 1959 :171).

Quand l’Empire romain s’écroule, la religion chrétienne est déjà bien implantée. Avec la disparition de l’autorité impériale, l’évêque devint le premier personnage de la cité. Étant le personnage le plus en vue, c’est chez lui que s’arrêtent les voyageurs de haut rang, tels les rois, que l’évêque se doit de recevoir dignement en leur servant le meilleur vin qui soit.

« Autant que par la conservation et la transmission des méthodes de culture héritées de l’Antiquité romaine, l’Église a servi la viticulture par le surcroît de prestige qu’elle lui a conféré. Elle a placé la vigne au sommet de la hiérarchie des symboles (…) » (Dion, 1959 :188).

Enfin, les laïcs aussi s’intéressent à la viticulture :

« Comme les gens d’Église, les Grands reçoivent d’autres Grands, parfois même le roi, et l’offrande du vin est toujours de rigueur » (Lachiver, 1988 :54).

Encore aujourd’hui, la coutume du « vin d’honneur », ou encore « l’offrande du vin » comme condition d’un bon accueil témoignent que nous appartenons à cette civilisation de la vigne dont les usages du vin demeurent symboliquement chargés.

 


Quel meilleur moyen permet de témoigner l’estime que l’on porte envers un ami que de partager avec lui les meilleures bouteilles de notre cave?