Il se publie chaque année, au Québec comme ailleurs dans le monde, un grand nombre de livres de recettes. Dans ce contexte, il est difficile d’être distinctif et de se démarquer. Or, je dois admettre qu’avec Les Filles Fattoush. La cuisine syrienne, une cuisine de cœur (KO Éditions), c’était la première fois de ma vie que j’étais ému par la lecture d’un livre de cuisine.
Le projet
Le livre présente les recettes de l’entreprise sociale Les Filles Fattoush. Celle-ci offre à des femmes réfugiées en provenance de Syrie, une expérience de travail en s’appuyant sur leurs connaissances et compétences culinaires. L’entreprise est à la fois un service de traiteur, de prêt-à-manger, de produits fins et syriens et une boutique en ligne. L’entreprise permet une insertion sociale et économique pour ces personnes réfugiées.
Les témoignages et portraits des femmes employées dans cette entreprise sont très touchants. Ils présentent ce que vivent ces personnes déracinées de leur pays natal, contre leurs grés. Ceci en raison du conflit armé qui déchire la Syrie depuis 2011. On comprend alors ce que représente devoir refaire sa vie et s’adapter à un nouveau pays.
Les recettes
Au plan culinaire, ce livre présente plus de 80 recettes qui mettent l’eau à la bouche à l’amateur de cuisine du Moyen-Orient. J’ai essayé quelques recettes de salade ou les fallafels. Mais j’ai surtout expérimenté à plusieurs reprises la recette de poulet shish-taouk et de crème altoum (la fameuse sauce à l’ail). Accompagné des navets marinés de Ricardo, je suis désormais en mesure de faire chez moi d’excellents sandwiches shish-taouk, aussi bons que ceux achetés au resto.
La sauce à l’ail m’a cependant donné un peu de difficultés et j’ai dû adopter la méthode de confection proposée, en l’exécutant à partir des blancs d’œufs légèrement montés en neige au batteur électrique et auquel on ajoute graduellement l’huile, puis l’ail écrasé, le vinaigre et le sel.
Pour sa part, cuit à la poêle, le poulet prend davantage le goût grillé du shish-taouk qu’on recherche. Et c’est encore mieux quand on réchauffe les restants le lendemain à la poêle dans l’huile.
Appréciation
Ainsi, les recettes proposées m’apparaissent éventuellement avoir été simplifiées et une certaine expérience de la cuisine m’a été utile pour les « pimper » un peu. Peut-être qu’après tout, ça prend l’expérience de ces femmes syriennes.
Enfin, j’ai particulièrement apprécié les recettes des différents mélanges d’épices syriens qu’on peut également se procurer dans la boutique en ligne.
Accords mets et vins
Avec ce genre de cuisine aux arômes parfumés, les accords mets et vins sont préférables avec les vins blancs aromatiques, comme ceux d’Alsace ou de la vallée de l’Okanagan, les vins natures, ou des rouges légers, comme certains Pinot noir.