Le 9 juillet dernier, Marguerite Aghaby de chez Altovin nous a invités à une dégustation hors de l’ordinaire à bord du Belem, un magnifique voilier de 50m de long datant de la fin du 19e siècle. Ce navire était de passage à Montréal à l’occasion du 400e anniversaire de Québec. L’élément le plus intéressant, c’est que les vins de la dégustation avaient traversés l’Atlantique à bord même de ce navire. Il s’agissait tous de vins du Languedoc-Roussillon et certains producteurs étaient présents.
Au niveau de la dégustation, ce n’était malheureusement pas les meilleures conditions pour apprécier les qualités organoleptiques des vins. Il y avait beaucoup de vent qui dispersait les parfums des vins, en plus des odeurs de diesel des autres bateaux qui conféraient un caractère empyreumatique à plusieurs vins. Également, l’espace était limité et il y avait beaucoup de monde, entre autres plusieurs journalistes. C’était cependant très agréable et instructif d’être à bord de ce navire.
Le Belem a été construit en France en 1896. À l’origine, il servait au transport de fèves de cacao entre la ville de Belem au Brésil -d’où son nom- et la France. En 1914, le navire devient un yacht de plaisance. Il appartient alors au Duc de Westminster, puis ensuite à Lord Guiness, de la famille de brasseurs Irlandais. Le Belem n’en était peut-être donc pas à sa première cargaison d’alcool… À partir des années 1950, il devient un navire-école en Italie. À la fin des années 1970, il est repéré par des amateurs français. Une fondation est mise sur pied et le navire est acheté avec l’aide des pouvoirs publics. En 1984, il est classé monument historique. Depuis, il sert pour des stages de navigation, participe à des manifestations nautiques et peut être loué pour des activités en mer.
À l’occasion du 400e anniversaire de Québec, le Belem a été affrété par la Compagnie de transport maritime à la voile (CTMV). La CTMV se spécialise dans le transport de marchandises par bateau à voile. Il s’agit d’une initiative de développement durable visant à permettre le transport de marchandises à l’aide d’un moyen traditionnel… et futuriste! Pour le moment, ce moyen de transport est plus dispendieux que le transport par bateau-cargo. Mais avec l’augmentation rapide des prix du pétrole, la CTMV pourrait bientôt offrir des prix très concurrentiels. Pour le moment, la CTMV se spécialise dans le transport de vin et prévoit exporter 2 millions de bouteilles en 2009. Les bouteilles ainsi transportées sont marquées du logo : « Carried by sailing ship, a better deal for the planet ».
Parmi les vins représentés, il y avait ceux du domaine Borie de Maurel dont le propriétaire Michel Escande était présent. Celui-ci figure d’ailleurs parmi les premiers supporteurs du projet pour qui ce moyen de transport rejoint sa vision de l’agriculture : « un moyen sain et respectueux de l’environnement et des gens ».
Selon les dires du représentant de la CTMV, il semblerait que la SAQ soit intéressée par les services de cette compagnie. Nous pouvons ainsi espérer adopter sous peu une consommation durable de vin! En attendant, tâchons de repérer le logo du « transport durable » sur certaines bouteilles. Parmi les domaines disponibles à la SAQ, il y avait Borie de Maurel, le Château du Gourgazaud et le Château Beaubois. Parmi les autres domaines en importation privée, soulignons le Domaine Rimbert, le Domaine Mas Carlot ainsi que le Domaine Perdiguier.